Expressionnisme abstrait et lyrique
Expressionnisme abstrait
Il y a là une légère continuité avec ses derniers travaux sur la fraction géométrique et les papiers marouflés vont entrer en scène. L’expression va progressivement passer de formes aux contours très nets à des formes libres dans leur gestuelle. On peut considérer ce travail proche de certains peintres expressionnistes et abstraits, tel Jean Messagier pour qui l’expression prime la forme et qui, lui aussi, est passé de l’abstraction géométrique à des peintures très colorées et floues, marquées par la spontanéité où se disent la passion, la violence, et la révolte.
Cette forme d’expression se retrouve dans les oeuvres effectuées par Jacques Dominioni de 1995 à 1998, notamment lorsqu’il utilise la spatule plutôt que le pinceau. Dans certaines explosions colorées, on retrouve les grands traits de l’expressionnisme allemand d’après la première guerre mondiale et, particulièrement le peintre Franz Marc, l’un des membres fondateurs du groupe « Der Blaue Reiter ».
Expressionnisme lyrique
Après cet épisode, Jacques Dominioni introduit un peu de figuratif dans ses oeuvres. Le corps, surtout féminin, revient comme un leit-motiv. Cette forme de figuration est à bien discerner: les explosions de l’expressionnisme abstrait subsistent encore et, si les corps sont apparus dès 1998, ils seront dissimulés dans ces fameuses explosions colorées jusqu’en 2000.
Ce n’est qu’aux environs de cette année-là que des espaces plus réalistes, moins idéalisés en tout cas, surgissent derrière les corps féminins seulement suggérés mais bien présents.
On retrouve presque « « l’Origine du Monde » » dans une oeuvre aux tonalités jaunes, fendue d’un bleu profond, ou dans une étude de la « Mort de Sardanapale » de Delacroix où les courbes se partagent entre le bleu et le jaune, drainées de rouge sanguin et de formes signifiant des corps.